65e anniversaire des Stilettos ou Talons Aiguilles

« Ils terminent la silhouette d’un coup de crayon » avait annoncé Roger Vivier, lorsqu’il fit défiler les premiers talons aiguilles en 1954. Les talons ont donné de la hauteur aux femmes et les dotaient presqu’immédiatement de liberté, d’assurance, et surtout féminité, selon les époques et les rendaient remarquables, irrésistibles. Même si les chaussures surélevées seraient apparues au 1er siècle avant JC, les stilettos, sont une invention du XXème siècle. Cette année la Maison célèbre leur 65ème anniversaire ! A cette occasion, petit flash-back sur les origines de ces complices indispensables de la femme !

Les premières chaussures surélevées
A la Renaissance italienne, elles étaient des signes d’appartenance à la noblesse, de pouvoir et de richesse. Les courtisanes portaient des chaussures à haute plateforme, pouvant atteindre 60 cm, pour leur éviter de faire trainer leur robe dans la boue. En 1533, Catherine de Médicis fit d’ailleurs venir de Florence une paire de ces « nouvelles chopines », à l’occasion de son mariage avec le Duc d’Orléans, et lance ainsi la mode à la Cour de France. Au XVIIème siècle, les cavaliers mongols portaient des talons pour mieux maintenir leurs pieds dans les étriers.

Au XVIIIème, une coquetterie féminine et masculine
À la Cour du Roi Soleil, les talons étaient une distinction de l’aristocratie, plus ils élevaient, plus ils rapprochaient du ciel et du pouvoir suprême. Ceux de Louis XIV étaient rouges pour symboliser son autorité. Adoptés par tous, tous genres confondus, ils faisaient partie de la tenue d’apparat et s’ornaient de rubans, de boucles serties de pierres précieuses, de dentelles traduisant la richesse de son porteur. Les hommes s’en détournèrent, sous le règne de Louis XV, le talon était devenu synonyme de frivolité féminine. A la Révolution Française, la nouvelle hauteur fut celui du sol, les bottillons se généralisèrent auprès de tous, tous genres confondus.

 

Les talons, signes de féminité et de liberté
Au XIXème siècle, les souliers à talons revinrent dans la bourgeoisie, chaussés par ces dames dans une hauteur raisonnable. Pourtant c’est à la fin de ce même siècle, qu’ils prennent une nouvelle connotation inspirée par les danseuses de French Cancan et les prostituées qui les adoraient plus hauts. Révélateurs de courbes, associés au désir et à la sexualité, les talons hauts étaient devenus symboles de féminité. Des prémices qui les feront toujours plus hauts au XXème siècle.

Dans les années 30, les grandes actrices, icônes à l’aura énigmatique, se glissaient dans leurs escarpins. Ils réconfortèrent les femmes dans les années 40, en leur apportant un peu de légèreté à leur quotidien, les accompagnant pour aller danser. Au fil de ces décennies, les femmes deviennent plus fortes, audacieuses, participent aux manifestations et s’intéressent aux mêmes activités que les hommes. Durant cette période de profonde mutation, elles restent féminines et l’expriment avec des chaussures aux talons d’acier.

Roger Vivier, révolutionne les talons par l’innovation
En 1954, Roger Vivier rend les talons plus légers et plus résistants que les précédents en acier, grâce à l’insertion d’une tige de métal dans le bois. Grâce à lui, les stilettos arpentent les podiums des défilés.

Instantanément, les talons aiguillent élancent la silhouette, allongent la jambe et accentuent les formes voluptueuses du corps de la femme. Outils de séduction imparable, ils changent une allure en un clin d’œil et octroient une assurance folle à celle qui les portent. Ils sont aussi des objets de fantasmes pour certains et nourrissent continuellement l’imagination des créateurs et des artistes depuis sa création. 


« J’ignore qui a inventé les talons aiguilles mais je peux vous dire que les femmes lui doivent beaucoup ». Marilyn Monroe